Une filière en croissance et au rôle central

L’augmentation constante du nombre d’installation

La filière apicole est un secteur agricole en croissance depuis plusieurs années sur le territoire. En Nouvelle-Aquitaine, le nombre d’exploitations est en augmentation avec + 6,2% de détenteurs de plus de 49 colonies entre 2015 et 2016. L’appui aux porteurs de projet est donc crucial pour favoriser le développement d’une  filière apicole solide, et répondre à la demande croissante des consommateurs en miel.

Un marché atypique fondé principalement sur la vente directe

La filière apicole se détache des autres filières agricoles classiques.

  • C’est un secteur agricole où la demande est nettement supérieure à l’offre nationale. En 2016, la production couvre seulement 35 % de la consommation nationale. Ce déséquilibre entre l’offre et la demande est un potentiel de progression pour la filière.
  • Le principal circuit de commercialisation du miel est la vente directe : 54 % de la production française commercialisée en vente directe en 2016.
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Le rôle crucial de l’abeille dans l’environnement

Si l’apiculture est un secteur mineur de l’économie agricole, il reste néanmoins essentiel au « système » pour son rôle joué dans la pollinisation des espèces naturelles et cultivées.

 

Une grande diversité de produits, et une image de qualité

Miel mais aussi pollen, gelée royale … les produits de la ruche attirent les consommateurs et les transformateurs.

Une filière soumise à plusieurs enjeux fondamentaux

Mortalité ou effondrement des colonies

Depuis une vingtaine d’années, les apiculteurs sont confrontés à une baisse de production sans précédent et à des pertes importantes de colonies. Ainsi le maintien d’un cheptel productif apparaît comme l’une des préoccupations majeures pour les apiculteurs.

Pour faire face, la profession doit constamment évoluer et s’adapter chaque année aux conditions de production. Une grande technicité est désormais indispensable pour gérer le renouvellement, l’élevage et les pressions sanitaires.

L’ensemble des phénomènes qui touchent les colonies fragilisent les exploitations apicoles. Or leur identification et caractérisation s’avèrent extrêmement complexes. Ainsi l’objectif est d’analyser et de comprendre leur mécanisme. Pour cela, les recherches se basent sur des approches pluridisciplinaires prenant en compte les effets en cascade, voire les synergies, entraînés par divers facteurs de pression.

La communauté scientifique s’accorde pour considérer que la mortalité des abeilles trouve son origine dans la combinaison de plusieurs facteurs : pathogènes, ravageurs, pesticides, diminution de la biodiversité florale, variations climatiques … Les données économiques, sanitaires, agronomiques et scientifiques sont toutefois émergentes et restent à renforcer.

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Une structuration naissante

La filière apicole souffre encore d’un manque de structuration pour appréhender ces problématiques dans leur ensemble, de manière efficace et coordonnée afin de redresser le niveau national de production.

La structuration est en cours en Nouvelle-Aquitaine : la récente fusion des OVS doit permettre de mieux appréhender la surveillance du territoire, la fusion des ADA en ADANA en 2018 a permis de structurer le réseau de développement technique et scientifique.

Cette structuration doit consolider l’organisation de la filière et donc l’acquisition de données telles que les données technico-économiques, encore manquantes. Ces dernières sont pourtant fondamentales pour être en mesure d’accompagner les apiculteurs.

La nécessite de valoriser l’origine des miels

L’augmentation de la demande créé un effet levier et fait augmenter les importations de miels. La France reste ainsi nettement déficitaire en miel puisque la production nationale couvre seulement 35% de la consommation estimée autour de 45 000 tonnes. Le pays a donc recours aux importations, avec plus de 35 600 tonnes de miel en 2016.

Ainsi, le travail sur l’identité régionale des miels est un enjeu de reconnaissance pour la filière. Depuis le 1er janvier 2021, la mention de l’ensemble des pays d’origine des miels est obligatoire sur les étiquettes.

Changement climatique

Comme pour l’ensemble des filières travaillant en lien avec le vivant, l’apiculture doit s’adapter aux effets du changement climatique. Ressource mellifère, adaptation aux nouveaux parasites et maladies, autant de thématiques pour lesquelles un suivi technique et scientifique est nécessaire. L’institut technique de la filière l’ITSAP, ainsi l’INRAe travaillent sur ces sujets en collaboration avec les structures apicoles telles que l’ADANA.

Qualité des ressources

Le travail en collaboration avec les autres filières agricoles doit permettre de mieux appréhender l’impact des pratiques sur les ressources mellifères.

La durabilité des exploitations

25% des ruches sont détenues par la catégorie d’apiculteurs de moins de 50 ruches, qui gèrent des colonies à titre de loisir le plus souvent. Pour autant, les mêmes réglementations s’appliquent, et comme pour tous les apiculteurs, ils sont concernés par Varroa, les mortalités hivernales etc … La filière doit donc s’organiser pour mieux accompagner l’ensemble des apiculteurs face à ces problématiques.